La start-up lorientaise SEAir vient de lever 1 M€ pour accompagner son programme de R&D.
« Cette levée de fonds a été effectuée en plusieurs phases auprès d’un family-office français, d’Arts et Métiers Business Angels, le fonds lorientais SFLD et plusieurs business-angels », explique Richard Forest, président et co-fondateur de SEAir début 2016 avec Bertrand Castelnérac. Les deux associés ont des profils complémentaires : ingénieur et chef d’entreprise pour le premier, skipper professionnel pour le second.
Dans le monde du nautisme, le bureau d’études et d’essais affirme son positionnement atypique. « Notre ambition ? Devenir équipementier de la fonction “vol“ des bateaux. Nous ne nous intéressons pas qu’au foil, mais à l’ensemble de la structure et des composants du bateau. » La start-up entend proposer des solutions globales pour faire voler les bateaux à voiles comme à moteur de manière stable et durable au large. « Aujourd’hui, le foil s’est démocratisé notamment avec le Vendée Globe. Mais les bateaux ne vont pas voler à toutes les allures, et uniquement près des côtes », analyse le dirigeant.
Le 25 janvier 2017, SEAir a réalisé une démonstration de sa technologie déjà brevetée. La start-up a fait voler au-dessus des vagues à une vitesse de 15 nœuds pour un vent réel de 8 nœuds son Mini 747. « Ce monocoque de course au large est notre plateforme de développement. Cette première mondiale nous a apporté une certaine visibilité en France et surtout à l’export. » La start-up a développé un foil doté d’un boîtier de commande pour le régler selon quatre axes. « Il est également équipe de huit capteurs de déformation. Les données collectées vont nous permettre d’alimenter notre base de connaissance sur le foil et la manière dont son utilisation impacte l’ensemble du bateau. »
D’autres essais sont prévus courant 2017 pour tester différentes configurations de décollage et de stabilisation du vol au large. Avec sa technologie, deux marchés sont visés à court-terme : l’afoillement de bateaux pour la course au large et le sponsoring technologique, à l’image de projets comme Solar Impulse. La start-up a déjà été soutenue par le rennais KALA, fabricant de laminateurs grand format. « À long-terme, l’objectif est de commercialiser nos solutions équipementiers, chantiers et constructeurs de bateaux à moteur. Car c’est là, essentiellement, que sera le marché » analyse Richard Forest.
Avec ses deux fondateurs, SEAir regroupe aujourd’hui une dizaine de salariés. La start-up vient de déménager dans de nouveaux locaux sur le port de Keroman. « Nous avons 150m2 de bureaux et de 600m2 d’ateliers équipés de machines à commandes numériques et d’imprimantes 3D. » SEAir mène également deux projets de R&D labellisés par le pôle EMC2. Pour les financer, la start-up a levé 300 k€ de subventions.
Source : la lettre API par Maureen Le Mao
Visuel : SEAir dans la campagne de la marque Bretagne en avril 2017